dimanche 11 décembre 2016

Billet 6 - La parlure québécoise

Manier savamment une langue, c’est pratiquer une espèce de sorcellerie évocatoire. (Charles Baudelaire, L’Art romantique, 1852)

La parlure québécoise

Le français parlé au Québec est différent de tous les autres français du monde. Ce n'est pourtant pas un dialecte ou un patois. Cette langue évolue constamment et ne connaît pas de frontière.

Pourquoi le français québécois est-il donc différent de celui de la France? Il faut plonger dans l'histoire du Québec pour comprendre comment notre langue s'est modelée. Dès la fin du 17e siècle, tout le monde en Nouvelle-France s'exprimait en français. Or, en France à la même époque, les patois étaient encore très nombreux.

On doit ce fait principalement à deux facteurs. Tout d'abord, les colons qui viennent peupler la Nouvelle-France sont originaires de différentes provinces françaises et chacun parle donc son patois maternel. Une fois ici, ils se retrouvent souvent avec un voisin qui parle un patois différent du leur, d'où la nécessité d'une langue commune. On aurait choisi la plus prestigieuse, celle du roi, le françois. 
Deuxièmement, on remarque que les femmes ont joué un rôle de première importance dans ce phénomène puisque ce sont elles qui apprennent la langue à leurs enfants. Des études prouvent que la grande majorité de celles-ci connaissait, au moins partiellement, le français.

C'est ainsi que la Nouvelle-France parlera le français de la cour du roi, et non celui des philosophes et des écrivains. C'est dans ce français royal de l'Île-de-France que le français québécois prend plusieurs de ses particularités, tels que l'usage de «y» au lieu du «lui» (J'y ai donné l'argent que j'y dois) ou encore la variante assisez-vous au lieu asseyez-vous. C'est également du français royal que proviennent les fameux moé et toé. Puisque la majorité des colons venaient de la Normandie, on retrouve également dans le français québécois plusieurs particularités du parler normand comme le fameux eux en fin de mots comme dans: siffleux, robineux, seineux, têteux, niaiseux, ostineux, ou senteux.

Après la conquête britannique de 1759, le Québec se retrouve privé de contacts avec la France. Repliée sur elle-même, la langue a donc évolué en vase clos et s'est nourrie par le parler des colons français. Notre langue est donc aujourd'hui marquée d'archaïsmes (vieux mots), de régionalismes (d'une région) et d'anglicismes (tiré de l'anglais.)

La prononciation
Au Québec, on constate un renforcement des consonnes t et d devant les voyelles w et i (elles se prononcent alors ts et dz). Par exemple: tu es parti devient té partsï, tu sais devient tsé. Du chocolat divin devient dzu chocolat dzivin. Cette particularité, est très marquée et tout à fait généralisée (sauf pour la Gaspésie).On dit aussi ste pour ce : ste gars-là.
Autres raccourcis de la langue...
Chu pour (je suis) Chu fatigué, chu tanné, chu en retard
Rien qu' pour (rien que)
Asteur pour (à cette heure) 
Motte comme dans motte te dire quec'chose  pour (je vais te dire quelque chose) 

Cette courte liste ne représente que quelques exemples, je vous invite à visiter le site de la bibliothèque virtuelle du centre de documentation sur l'éducation des adultes et la condition féminine, le CDEACF .



Sur une note d'humour, premier voyage à Paris d'un couple québécois peu ordinaire!


😊 Bon voyage et à la prochaine!
Gwen





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